Suivi de la reproduction du pic de Lilford en vallée de Barétous

Le 30 mars 2019, H. Laffitte découvre une femelle en train de creuser une cavité de nidification dans un hêtre à une altitude d’environ 930 mètres en basse vallée de Barétous. Un suivi est mis en place permettant de situer l’éclosion des jeunes entre le 25 et le 28 avril.

Nous avons suivi les activités de nourrissage de ce couple durant 3 journées (13h45 et 2 fois 12h) plus 6 séances de 3h30 à 5h, soit environ 58 heures de présence, réparties lors des 3 stades assez équitablement.

Résultats bruts :

Stade I (adultes restent au nid après chaque apport) : 2 séances  pour une moyenne de 17,18 mn entre apports, soit 3,49 nourrissages/heure. F= 30 apports, M= 32 apports. 61 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Stade II (adultes rentrent complètement dans le nid et en ressortent après nourrissage): 3 séances pour une moyenne de 8,54 mn entre apports, soit 7,02 nourrissages/heure. F= 67 apports, M= 67 apports. 71 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Stade III (adultes nourrissent mais ne rentrent plus dans la cavité): 4 séances pour une moyenne de 7,17 mn entre apports, soit 8,36 nourrissages/heure. F= 81 apports, M= 74 apports. 70 % des apports sont constitués de larves de xylophages.

Comparaisons avec autres pays :

Ce nid contenait 3 jeunes (2 femelles et 1 mâle), l’envol s’étant produit le 23 mai en matinée pour la première femelle et le 25 mai en après-midi pour le mâle, le moins avancé de la couvée.

Particularités intéressantes :

Une Martre a été observée par 3 fois sur l’arbre de nid dont une où elle a atteint la cavité, située à environ 13 mètres de haut, y a inséré une patte avant de redescendre. Des traces de dents sont présentes sur le trou d’entrée, montrant la stratégie de ce prédateur pour éventrer la cavité : la branche supportant le nid était bien trop solide pour lui permettre d’arriver à ses fins.

Ce nid a aussi reçu la visite d’un écureuil à 2 reprises en moins de 30 minutes, la femelle finissant par le houspiller pour qu’il s’éloigne.

Enfin, une femelle « supplémentaire » a été vue venir à la cavité à 4 reprises, 3 fois la même matinée et la dernière le jour de l’envol du premier jeune, toutefois sans nourriture au bec.

Nous avons filmé (P. Navarre) les adultes nourrissant les jeunes durant une vingtaine d’heures dont vous pouvez voir un extrait grâce au lien ci-après. De nombreuses photos ont été réalisées également, tout ceci afin d’affiner la détermination des proies apportées aux jeunes.

Grâce à Erick et Quentin Champagne, nous avons pu baguer les 3 jeunes quelques jours avant l’envol, ce qui permettra de les identifier les années à venir au cas de rencontre dans ce secteur. Ces captures ont été effectuées dans le cadre d’un programme CRBPO intitulé « Éléments de dynamique de population du Pic à dos blanc pyrénéen Dendrocopos leucotos lilfordi (Pic de Lilford) par le biais de capture-marquage-recapture ; essai de caractérisation génétique et biométrique »

Participants pour le GOPA : J.L. Grangé, H. Laffitte, D. Laban, P. Marsaguet, P. Navarre, P. Urbina-Tobias (bagueur) et C. Guyot (aide-bagueur).

Pour marque-pages : Permaliens.

Les commentaires sont fermés